On est vendredi soir, le téléphone sonne, c’est le président de mon club de pèche. « Ça te dis d’aller pécher tout le week-end le thon avec M.Y, vous dormirez en mer et vous rentrerez dimanche soir ». L’occasion ne peut pas se refuser, aller pécher sur un « Riviera 47 », je n’avais jamais imaginé avoir se privilège. Après avoir eu le capitaine du bateau pour s’organiser pour le week-end, le rendez vous est pris pour partir samedi matin à 6h30 du port de Palavas.
Le réveil sonne, il est 5h30, l’excitation commence à monter, le réveil n’est pas difficile. Après avoir chargé les cannes à thon ( broumé + Traîne ), les cannes électrique ainsi que du matos pour s’amuser à popper ou jigger nous partons du port direction les fausses. Après 1h30 de trajet ( 25 nœuds en vitesse croisière ), nous arrivons aux fausses. Après quelques minutes afin d’analyser le fond, nous ancrons par 135 mètres de fond, au bord du tombant. C’est maintenant parti pour faire le broumé. En 30 minutes les 7 cannes à thons sont calées à des profondeurs différentes, il nous faut donc maintenant attendre le fameux thon de nos rêves.
En attendant nous faisons descendre les moulinets électriques sur le fond pour voir si quelques poissons sont présents. Très vite, les dorades roses ainsi que les roussettes se mettent à mordre, puis c’est un beau chapon qui vient flirté avec la surface. Puis soudain c’est le moment tant attendu, le moulinet en 80 lbs se met à chanter, l’adrénaline monte, le poisson prend 10 mètres de fil puis plus rien. « Quel est la canne qui a eu la touche ? ». J’avais réussi à apercevoir laquelle c’était, on prend contact avec le poisson, il vient facilement vers le bateau, le capitaine annonce que c’est un petit thon. Puis soudain, un nouveau rush, le stress prend la place sur l’excitation, il faut lâcher l’ancre, remonter les autres cannes à thon et démarrer les moteurs !!! ( Les rôles étaient déjà attribués avant la touche ). Le pécheur prend son baudrier, on lui fait passer la canne, le combat peut commencer. Je suis aux commandes, un petit coup bâbord, un petit coup tribord c’est parti pour plus d’une heure de combat ! Nous pensions que la ligne une fois tendu entrerais totalement dans le moulinet mais ce n’est pas le cas, il reste 40 mètres à remonter à la main car il n’y a plus de place dans celui-ci. Le capitaine du bateau devient donc le « lineur » (personne qui s’occupe de la ligne ). Après 40 minutes avec le poisson au bout des bras, on le voit. Il tourne à l’arrière du bateau, les moteurs restent en marche avant très lente et on récupère centimètre par centimètre. Ça y est il est à distance de gaffage, je lâche les commande, prend la gaffe et hop le poisson est gaffé, c’est bon. Un cri de joie éclate sur le bateau, c’est un thon de 100 Kgs qui est monté à bord. Le temps de se r’accrocher à l’ancre qui est resté accrochée à la bouée nous nous remettons en pêche en espérant en taper un autre. Après quelques minutes, une raie manta passe dans le broumé, elle est plus large que le bateau, spectacle magnifique. Un echo au sondeur à 40 mètres de fond nous réveille dans l’après-midi, peut être un thon. Pas loupé, deuxième départ sur la canne calée à 40 mètres, le poisson prend 30 mètres de fil, c’est reparti pour un tour ! Le poisson tire, la dérive est nul. Le fil va passer dans le mouillage, on est dans la merde !!! Marche arrière toute, le poisson sort miraculeusement du mouillage mais va se prendre dans le safran. Le pécheur descend du siège, plonge et avec son pied sort la ligne du safran, ouf !!! Il remonte à son post, reprend la canne et après une bonne heure de combat le poisson est gaffé. Nous avons 2 thons sur la plage arrière. Un peau bleu de 20 Kgs viendra s’ajouter à cette pêche.
Nous n’aurons plus de touche dans la journée, nous rentrons donc au port même si nous devions dormir en mer pour ne pas que le poisson se dobe.
Dimanche matin, réveil à 6h sur le bateau arrivé sur le spot de pèche à 8h30. Les dauphins sont sur place et nous offre un spectacle magique. Même rituel que la vieille et c’est de nouveau l’attente d’une touche. Nous mettons en place les cannes électriques et nous tapons ce coup si des chapons, chinchards, et merlus, nous devons être sur de la roche. Il est 11 heures et tout le bateau est réveillé par un départ inimaginable. 30 secondes de bonheur intense, 200 mètres de fil pris en un rush, j’en tremble encore. 1 heure de combat et le poisson est sur la plage arrière, c’est encore un thon de 100 Kgs que nous venons de pécher. 18 heure, il est temps de rentré, nous stoppons le broumé et nous attendons 20 minutes avant de partir afin d’essayer d’attraper un hypothétique poisson qui remonterais le broumé jusqu’au bateau. Et la, echo au sondeur à 10 mètres sous le bateau. Plus un bruit, il ne faut pas lui faire peur !!! Nous attendrons 30 minutes mais le poisson ne mordra pas. Nous rentrons la tête pleine de souvenirs et un pêche extraordinaire avec les 3 thons, le requin, et la pèche de fond.
Sur le quai la famille attend et les passant sont estomaqué par la taille du thon, ils doivent sûrement avoir l’habitude de les voir chez « saupiquet ». Le poisson sera découpé et partagé entre les membres de l’équipage. Je n’oublierais jamais ce week-end de pêche intensive et mes 3 premiers thons. Ces moments la sont magiques et je souhaite vraiment à tout pécheur aimant ce sport de vivre un tel moment.
A bientot pour de nouvelles aventures